Jean-Paul Billes
Painter
Né en 1960 à Perpignan. Vit et travaille près d’Orléans.
Professeur agrégé d’Arts plastiques, Jean-Paul Billès enseigne également l’Histoire des arts.
Peintre, dessinateur, photographe et vidéaste, il est également auteur, compositeur et interprète.
Il a composé trois albums qu’il joue en concert avec son groupe « The Indifferent Band ».
Son style graphique et pictural est photoréaliste, nourri de ses propres photographies et de multiples références à l’histoire de l’art, au cinéma et à la littérature.
A propos de la série Inferno
Je suis, depuis longtemps fasciné par les gravures romantiques, remplies de bruit et de fureur ou de plénitude sereine, et où l’ombre a souvent la meilleure part dans des décors somptueux où des nus musculeux s’affrontent. J’avais envie de jouer avec ces images fortement connotées et, en particulier, les gravures du génial Gustave Doré, illustrant L’Enfer décrit par Dante dans sa « Divine comédie ».
Dans ce texte poétique, Dante décrit avec rationalité et minutie la structure de l’Enfer « Inferno » et les supplices des damnés répartis dans différents cercles en fonction de leurs vices et pêchers. Ces représentations très spectaculaires d’hommes condamnés aux pires sévices, me fascinaient.
J’ai appris que la force d’une œuvre d’art résidait dans la tension interne qui l’animait. Sans conflit, il n’y a pas d’art. J’ai décidé de confronter ces gravures romantiques à un univers plastique radicalement différent, à savoir la sensualité des images érotiques de pin-ups d’après-guerre. L’enjeu résidait dans cette douteuse mais peut-être fructueuse cohabitation. Il s’agissait, ici, de mettre en tension une forme de guerre des sexes, où la femme serait la grande victorieuse mais dont le prix à payer serait sa métamorphose en icône, sorte de déesse pour laquelle se débattraient les hommes pris en grappe serrée, dans leurs contradictions, leur culpabilité, leur rachat hypothétique ou leur condamnation sans appel.
En jouant sur des conflits de taille et de nombre, en confrontant le style graphique des gravures et le lisse des photographies érotiques, les différences de traitement de l’ombre et de la lumière, il s’agissait, au-delà de l’anecdote et de la provocation de représenter les grandes forces fondamentales, le conflit primordial à la base de la vie. En jouant sur l’opposition de deux registres, il s’agissait de confronter une forme et un fond, la vie et la mort, l’homme et la femme, l’ombre et la lumière, la douceur et la violence, la plénitude et la frustration…
A propos de la série Anatomia
Dans la série «Anatomia», j’ai tenté de créer des déflagrations visuelles et symboliques en faisant cohabiter des images issues de revues érotiques des années 60 avec des planches anatomiques du XVIIIème siècle.
Tensions paradoxales entre la peau et l’organe, l’intérieur et l’extérieur, la femme et l’homme, l’attirance et la répulsion, pulsion de vie et pulsion de mort.
La confrontation plastique des techniques et des styles se veut également spectaculaire et évocatrice.
Works of art in position