Marc Jallard
Peintre
Mon travail est une continuité de portraits imaginaires. Le visage ou portrait est le centre du tableau, tout ce qui tourne autour n’existe que pour tenter de faire diversion sans jamais y parvenir.
Au contraire, les vêtements les motifs, les animaux, le fond du tableau, toute cette enluminure reste secondaire. L’unique importance c’est le visage qui est le grand sujet du tableau.
Si le temps me le permettait, je pense que je ferais aussi des paysages comme là fait le peintre Balthus, car j’aime tous les grands thèmes de la peinture. Je parle de Balthus mais je pourrais parler de pleins d’autres artistes qui me sont tout aussi chers.
L’une des caractéristiques de Balthus, c’est d’avoir toujours peint sous l’influence de maîtres tels que Piero Della Francesca ou bien Poussin et ceci en pleine époque surréaliste où l’on finissait d’abattre l’art bourgeois, figuratif et pompier. Alors qu’à New York en 1947 Jackson Pollock inventait le dripping, Balthus lui peignait encore et toujours des nus.
C’est ainsi que cette peinture là peut survivre, en étant une création personnelle et intemporelle qui doit avoir la faculté d’être surprenante et de qualité tout en ne s’attachant à aucune mode.
La qualité c’est l’émotion magnifique ou monstrueuse qui résulte d’un travail. Une autre caractéristique de Balthus c’est d’avoir eu un très grand imaginaire qu’il n’a pas maîtrisé et c’est ça aussi la force de la peinture, c’est la capacité de transmettre quelque chose de non maîtrisé par le peintre. La peinture se construit avec l’aide de celui qui sait la regarder, si celui qui sait la regarder n’y voit rien, alors la peinture est à jeter.
C’est aussi un artisanat la peinture, je suis artisan quand je peins, j’ai besoin de choses techniques, fabriquées minutieusement avec attention et délicatesse. J’ai besoin du savoir-faire manuel de l’artisan qui a d’abord passé toute sa jeunesse à apprendre son métier. J’ai la chance extraordinaire d’avoir du métier dans les mains, je suis obligé de m’en servir, de le peaufiner au fil du temps.
J’ai choisi ce vieux mode d’expression qu’est la peinture, car c’est dans la logique de mon parcours.
Oeuvres en situation